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L’arrivée de la 5G suscite de nombreuses attentes, mais aussi des interrogations sur l’avenir des réseaux existants. Présentée comme la nouvelle norme des communications mobiles, cette technologie promet des vitesses supérieures, une latence minimale et des capacités accrues pour les objets connectés. Pourtant, la 4G reste aujourd’hui encore la norme dominante. Dès lors, faut-il s’attendre à un remplacement rapide de la 4G par la 5G, ou à une coexistence prolongée des deux technologies ? Les usages, les déploiements et les stratégies des opérateurs permettent d’apporter des éléments de réponse.
Une évolution plus qu’une rupture immédiate
La 5G est pensée comme une extension et une évolution des réseaux mobiles existants. Contrairement à ce que beaucoup imaginent, son déploiement initial repose en grande partie sur les infrastructures 4G. En effet, la connexion 5G est souvent assurée via ce qu’on appelle la 5G « non standalone », c’est-à-dire une 5G qui utilise le cœur de réseau de la 4G pour fonctionner. Cette phase transitoire permet aux opérateurs de proposer des débits améliorés sans devoir reconstruire un réseau complet immédiatement.
Ce choix technologique traduit une réalité industrielle : le remplacement total de la 4G ne se fera pas du jour au lendemain. Les équipements 4G sont encore largement utilisés, tant par les utilisateurs que par les opérateurs. Les smartphones compatibles 5G, bien que de plus en plus présents sur le marché, ne sont pas encore majoritaires. De plus, certaines zones rurales ou moins denses ne disposent pas encore d’un accès régulier à la 4G, ce qui rend prioritaire la généralisation de celle-ci avant tout abandon.
Une couverture encore incomplète et des usages en transition
Le déploiement de la 5G avance, mais à des rythmes variables selon les territoires. Dans les grandes villes, la technologie est déjà active sur de nombreux sites. En revanche, dans les zones rurales, la priorité reste d’assurer une couverture 4G satisfaisante avant d’envisager une migration vers la 5G. La connexion 5G nécessite en effet l’installation de nouvelles antennes et l’utilisation de fréquences spécifiques, ce qui représente un investissement conséquent pour les opérateurs.
Par ailleurs, les usages actuels ne justifient pas encore, pour tous les utilisateurs, un passage immédiat à la 5G. Pour des activités comme la navigation web, la consultation de mails ou le streaming audio, la 4G reste largement suffisante. La 5G prend tout son sens dans des usages plus spécifiques comme le jeu en ligne en haute définition, la réalité augmentée ou les applications industrielles. Cette transition progressive des usages confirme que les deux réseaux coexisteront encore longtemps.
Les raisons qui expliquent le maintien de la 4G
Dans ce contexte, plusieurs facteurs expliquent pourquoi la 4G restera présente durant de nombreuses années, malgré l’arrivée progressive de la 5G. Voici les principales raisons :
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Une couverture 4G déjà étendue et fonctionnelle sur l’ensemble du territoire
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Des équipements utilisateurs (smartphones, objets connectés) encore majoritairement compatibles uniquement 4G
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Une 5G encore inégalement disponible, surtout en dehors des centres urbains
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Des coûts d’abonnement parfois plus élevés pour accéder aux forfaits 5G
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Un besoin limité en très haut débit mobile pour les usages quotidiens classiques
Ces éléments montrent que la 4G reste une technologie robuste, capable de répondre aux besoins de la majorité des utilisateurs. Elle continuera donc à jouer un rôle central dans l’infrastructure mobile, en complément de la 5G, au moins jusqu’à la fin de la décennie. Les opérateurs eux-mêmes l’envisagent comme une technologie de support essentielle dans la stratégie de développement des réseaux mobiles.
Vers une coexistence durable des deux technologies
La logique actuelle du marché repose sur une complémentarité entre 4G et 5G. Tandis que la 5G est amenée à se développer dans les zones à forte densité de population et pour des usages spécifiques, la 4G continuera à couvrir les zones moins équipées et à fournir un service stable pour les activités du quotidien. Cette coexistence est d’autant plus stratégique qu’elle permet une transition en douceur, sans rupture brutale pour les usagers et les opérateurs.
Il est également probable que la 4G continue à évoluer grâce à des optimisations techniques. De nouvelles versions comme la 4G LTE Advanced permettent déjà des débits très proches de ceux de la 5G « light », ce qui prolonge la pertinence de cette technologie. De nombreux pays investissent encore dans la 4G, notamment dans les zones rurales, pour garantir une couverture minimum avant de basculer vers la 5G à grande échelle. En savoir davantage.
Enfin, les terminaux mobiles eux-mêmes sont pensés pour naviguer entre les deux réseaux, sans que l’utilisateur n’ait à s’en soucier. Cette flexibilité garantit une continuité de service, quels que soient le lieu ou la capacité du réseau. La 5G ne remplace donc pas brutalement la 4G : elle l’accompagne, la complète et, petit à petit, la dépasse dans certains domaines ciblés.
Il est peu probable que la 5G remplace totalement la 4G dans un avenir proche. Si la connexion 5G gagne du terrain, notamment dans les grandes agglomérations et les usages à haute intensité, la 4G conserve une place centrale dans l’écosystème mobile. Les deux technologies vont coexister pendant de longues années, assurant ainsi une transition progressive, adaptée aux réalités techniques, économiques et sociales du terrain.